Dans le hangar de la menuiserie de Gilles Vaudaine se cache une spécialité très rare : la fabrication de lances de joutes et de barques.
Le menuisier Gilles Vaudaine s'est spécialisé dans la fabrication de lances de joutes et de barques, l’un des seuls en France. Photo Progrès /Maud LAMASSIAUDE
Progressivement, la succession s’organise. Depuis un an, Gilles Vaudaine est épaulé dans la construction des lances de joutes par un Ampuisait qui s’est mis à son compte en toute discrétion. Gilles Vaudaine en produit 500 par an. Pour les barques, il recherche un menuisier de formation. Il en sculpte en moyenne cinq par an. Une barque dure près de trente ans, avec une rénovation tous les cinq ans.
Dans six ans, il projette une retraite au soleil après avoir passé toute sa vie à Tupin-et-Semons. Il a commencé sérieusement la menuiserie à 17 ans, à Loire-sur-Rhône.
« Depuis que je suis tout-petit j’ai un opinel à la main. Mes parents étaient maraîchers mais je n’ai jamais aimé cultiver les légumes. Moi, c’est le bois », explique celui qui a créé sa société de lances de joutes en 2006, après une formation de deux ans auprès de Daniel Lascombe. En 2008, la fédération française lui demande de reprendre la fabrication de barques de sauvetage, basée à l’époque à Reventin-Vaugris.
« Que ce soit pour l’entreprise de lances de joutes ou de barques, j’ai pris la suite de départs à la retraite. C’était important de ne pas perdre le patrimoine. » Aujourd’hui, il est le seul fabricant de barques en France et l’un des rares de lances de joutes. Celle de Vienne est fermée depuis la fin de la saison 2021. « On ne peut pas vivre que de ça. Il faut avoir une autre activité à côté. Je fabrique aussi des meubles, je travaille beaucoup pour les viticulteurs. » Une barque coûte environ 5 000 € et une paire de lances de joutes 150 €. Ce sont la CNR (Compagnie nationale du Rhône), les mairies et les Départements qui les financent.
En 2012, il élargit l’activité à la construction de barques pour enfants. Les barques pour adultes (pour de la compétition) font 150 kg et 5,45 m. Elles peuvent supporter quatre personnes maximum. Celles dédiées aux enfants (pour les tournois) font 100 kg et 4,77 m. « Une précision en rapport avec les courbes », explique le menuisier, qui a lui-même pratiqué la barque ainsi que ses deux filles. Ces barques peuvent accueillir à bord un enfant uniquement.
Samedi 29 janvier, la ligue Rhône-Alpes est venue contrôler, justement, ces petites barques. Un contrôle qui a lieu chaque année. Les apprentis rameurs (à partir de 8 ans), section lancée il y a dix ans, démarreront bientôt la saison. Six débutants s’entraînent à Ampuis. Une journée découverte aura lieu à Saint-Fons, le 6 mars, à la Maison de l’eau. La première course se déroulera à Givors le 13 mars.